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Les archives qui font revivre «Lôzane bouge»

Les archives qui font revivre «Lôzane bouge»

11.06.2009 Marlène Belilos a incarné le mouvement de contestation lausannois de 1980. Un mouvement qui donnera naissance à la Dolce Vita et à une véritable politique municipale en faveur de la jeunesse. Demain, Marlène Belilos remettra toutes ses archives aux autorités lausannoises.


 

Foto: Le Temps

Il y a quelques jours, Marlène Belilos appelle la rédaction d’un journal pour évoquer «Lôzane bouge». «On a voulu me passer la rubrique sportive», rigole-t-elle. Le temps s’est écoulé depuis les manifestations du début des années 1980, des confrontations avec la police, les autorités et la justice. Les événements que l’histoire locale classera peut-être comme une sorte de Mai 68 à la sauce vaudoise sont pourtant bien vivaces dans l’esprit de ceux qui ont vécu cette période. Celle qui fut baptisée à l’époque par la presse «la pasionaria de Lôzane bouge», Marlène Belilos, 67 ans aujourd’hui, avoue avoir encore les yeux qui brillent en évoquant les événements.

«Quand je reviens à Lausanne, je repense à tous ces jeunes qui manifestaient. Il fallait voir ça! J’espère qu’il en est resté quelque chose. La conviction qu’il ne faut pas se mettre à dos nos jeunes. Qu’ils ne sont pas des ennemis», dit celle qui est devenue résidente parisienne et psychanalyste depuis de nombreuses années. Demain, elle remettra toutes ses archives aux autorités lausannoises. Un fonds d’une dizaine de cartons qui traverse les combats dans lesquels elles s’est engagée: logements abordables, création d’un centre autonome, annulation jusqu’à Strasbourg de sa condamnation après sept ans de procédures – provoquant au passage la condamnation de la Confédération pour violation de la Convention européenne des droits de l’homme

«Valeur exemplaire»

Détail piquant, c’est le municipal de police qui fera le discours en l’honneur de celle qui a si souvent défié l’autorité et les forces de l’ordre lausannoises. Marc Vuilleumier, même s’il ne se souvient pas d’avoir participé aux manifestations, se souvient, en tant que jeune militant popiste de 29 ans, d’avoir eu «une vision bienveillante des événements».

Dans une ville où rien n’est fait pour la jeunesse à la fin des années 70, celle-ci se révolte contre l’autorité. Douze ans après Mai 68 et une dizaine d’années après les manifestations du Comitié action cinéma (CAC) qui affrontaient le syndic Georges-André Chevallaz à propos du prix des places dans les salles obscures.

Fin 1980, les revendications sont simples mais multiples: ouverture d’un centre autonome pour les jeunes mais également libéralisation du cannabis et suppression d’un supposé fichier des homosexuels. Le slogan phare qui fleurit sur les banderoles clame: «Nous ne voulons pas d’un monde ou la garantie de ne pas mourir de faim se paie par le risque de mourir d’ennui.»

Aux Archives de la Ville de Lausanne, Frédéric Sardet et son équipe épluchent le fonds Belilos. «Cela va compléter une série de fonds que nous avons déjà sur «Lôzane bouge», dit-il. Celui de Marlène Belilos a une valeur exemplaire pour la vie sociopolitique lausannoise des années 70 et 80. Et puis, c’était une figure médiatique.» Agée d’une quarantaine d’années durant les événements de «Lôzane bouge», Marlène Belilos avait déjà défrayé la chronique à cette époque. Elle fut l’une des six employés de la TSR licenciés pour «subversion» en 1971, épisode récemment évoqué sur la TSR dans le cadre des 40 ans de l’émission Temps Présent.

Que reste-t-il aujourd’hui de ces semaines de revendications? Une politique municipale de la jeunesse. Les contestataires de «Lôzane bouge» ont obtenu du syndic radical Paul-René Martin un centre autonome, qui, plus tard, donnera naissance à la célèbre Dolce Vita, après un passage par le Cabaret Orwell fermé en 1982 pour cause de consommation de drogue. La Dolce Vita a quant à elle été l’amorce d’une véritable politique de la Ville en faveur de sa jeunesse. Et même si les relations entre la classe politique et la jeunesse de la capitale vaudoise ont connu des soubresauts, comme lors la fermeture de la Dolce Vita à la fin des années 1990, l’héritage de Marlène Belilos et de «Lôzane bouge» n’a jusqu’à ce jour pas été démenti.

Source: Le Temps

Link: http://www.letemps.ch/Page/Uuid/1b2a2b9a-5600-11de-8d04-1ae19dfc7c72|1

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