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"EGLĖ KULBOKAITĖ & DOROTA GAĘDA – MOUTHLESS"

"EGLĖ KULBOKAITĖ & DOROTA GAĘDA – MOUTHLESS"

16.02.2020 Exposition Fri Art Kunsthalle Fribourg Freiburg / WallRiss, jusqu'au 29 mars 2020


Image: Vue d'exposition, Dorota Gawęda et Eglė Kulbokaitė, Mouthless, Fri Art, 2020. Photo: Guillaume Baeriswyl, Courtesy of Fri Art Kunsthalle

Pour leur première exposition monographique dans une institution suisse, Eglė Kulbokaitė et Dorota Gawęda investissent et habitent les espaces de Fri Art et de WallRiss afin de créer une fiction fragmentée où se mêle théorie éco-féminisme, légendes urbaines, procès de sorcières, repères géographiques concrets, drame écologique imminent.

Eglė Kulbokaitė (*1987 Kaunas/Basel) et Dorota Gawęda (*1986, Lublin/Basel) investissent conjointement Fri Art et l'espace d'art indépendant du WallRiss à Fribourg.

Une rumeur. Deux lieux, deux espaces d'art dans une petite ville ancienne, chargée d'histoires enfouies, inscrites jusque dans ses paysages endormis
 par l'hiver. En dialogue, les deux espaces-temps ne peuvent pourtant jamais être perçus ensemble. Ainsi, s'ouvre le jeu de la reconstitution, à partir de la construction d'un lieu où l'action est déjà passée (WallRiss) et de sa recréation fictionnalisée (Fri Art). Entre le WallRiss et Fri Art, un jeu d'échos suspend les coordonnées uniques pour faire basculer l'exposition dans un régime spéculatif.

Introduction

En prenant pleinement en compte les singularités du lieu, Eglė Kulbokaitė et Dorota Gawęda mobilisent des technologies récentes, ouvrent les conditions d'un processus collectif de création, activent les récits d'un monde en constante transformation.

Leur exposition Mouthless est une station, un nœud qui rend tangible
 une situation rhizomatique. Le rapport entre la forme et le contenu y est volontairement a-hiérarchique. Rien ne vient d'abord, pas de poste d'observation. Entre la matière et les informations, l'événement et la fiction, la narration et la théorie, le corps et son environnement, le paysage et celle ou celui qui le perçoit. L'ordre est dissout, la frontière toujours déjà contaminée.

Mouthless est une contribution à la destitution du point de vue et de son histoire, à la manière de diviser le monde en sujets et en objets. Pour cela, l'exposition met en scène une fabulation critique sur notre imaginaire de la nature, notre manière de la comprendre et de la cadrer, sur nos manières de répartir en objets distincts d'un côté le corps et de l'autre le paysage.

Plutôt que d'observer à distance, il convient de se mettre à l'écoute d'une rumeur qui chante la dispersion: des corps, des natures, de l'exposition. Dans l'entre-deux du mélange, les objets, les acteur·trices, les images deviennent les réceptacles de fictions multiples, les véhicules fantômes de contre-histoires. Les légendes d'Europe de l'Est y croisent les archives des procès de sorcellerie locales, les textes éco-féministes se fondent dans les performances de corps transformés, les paysages mutants appellent votre inscription.

A WallRiss

Une ouverture dans la surface plane d'une vitre lui permet de sentir, d'entrer en contact direct et d'aspirer la matière d'un lieu gardé scellé. L'odorat offre ici une autre forme pour capturer, ou contacter cet autre côté que la vue reporte dans la représentation.

On raconte qu'un film se serait tourné dans l'espace du WallRiss. Celui-ci aurait mis en scène des performeur·euses au statut hybride: des gens de passage,
 un groupe de lecture, des acteur·trices vivant·es, des corps adroits et déviants. Ces corps se seraient préparés pour s'inscrire dans le code digital, devenir des passeur·euses. Leurs enveloppes auraient donné et reçu des inflexions, des orientations. Elles seraient devenues le site privilégié d'où se transmet la matière-signe de l'exposition, les véhicules de récits qui ont implosé en elles, autant qu'explosé à la surface de leurs apparats. Dans l'esthétique maniérée de l'horreur, les corps soutiennent ce regard qui dans un même geste les approche dans une distance rationnelle et les tourne en spectacle.

Obstruée par une vitre, cette boite rendue hermétique aurait pourtant accueilli ces scènes. Dans ce décor aplati, la nature est enfermée dans son imaginaire paysan, sédentaire, productif face à la terre. Cette représentation est bloquée dans un diorama du 19ème. Dans la profondeur, une surveillance constante met en place le temps réel, les données d'un paradigme écologique. Dans cet espace, les manières de cadrer la nature se chevauchent. Les couches successives de cette histoire correspondent aux étalements d'un paysage.

https://wallriss.ch

A Fri Art

Dans la première salle, un vitrail accueille une imagerie produite par une intelligence artificielle à qui on a demandé de reconnaître une scène. Non loin, un bruit étouffé nous parvient. Il fait son chemin entre des peluches que des enfants de l'ancien bloc communiste partageaient au-delà des frontières de leurs domiciles respectifs. Le son d'une vitre contre laquelle on tape, la même vitre qui dans l'espace d'art du WallRiss bloque l'accès au site, divise la scène en deux côtés distincts: celui de l'observateur·trice, celui de l'observé·e. Les animaux agglutinés forment au loin une planète d'où émane le murmure continu d'une autre histoire à laquelle on ne prête pas attention.

Dans la grande salle carrée, les morceaux de récits stylisés s'affichent en boucle sur une série d'écrans. Ils renvoient à des régimes de signes hétérogènes: fiction, légende, making-ofs, image digitale. Sur les écrans, le temps réel n'est qu'une autre version du virtuel. Fragmentation, manipulation, confusion, falsification. Les dix écrans soulignent le brouillage de l'attention, le parasitage incessant, où le bruit vient remplacer l'évidence.

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Contact / Kontakt:

http://www.fri-art.ch/fr

#EglėKulbokaitė #DorotaGawęda #Mouthless #FriArt #WallRiss  #CHcultura @CHculturaCH ∆cultura cultura+

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Bild: Hexanol (IV-V), 2020, 230 x 50 x 50 cm. Steel, aluminium, hay, Dorota Gawęda and Eglė Kulbokaitė, WallRiss. Photo Guillaume Baeriswyl, Courtesy of Fri Art Kunsthalle

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